A quelques jours de Noël, on se demande bien si vous avez bouclé vos cadeaux ? Si vous êtes encore à court d’idée, voici une proposition toute fraîche sortie au début du mois qui pourrait bien vous sauver.
Tout juste 10 mois après avoir dévoilé « Zulu oscar bravo india », Oai Star nous ressort son « Zobi » avec une légère variante : le punk/rock aiguisé au couteau de sa version originale a été transformé en un reggae/dub des familles. Cela ne serait presque qu’une demie surprise puisqu’on connait l’importance de la grande famille de l’institution marseillaise. Il ne faut pas oublier que Gari n’est plus à présenter au sein du Massilia donc, forcément, nous savons qu’il a plusieurs cordes à son arc !
Sur cette déclinaison de la première mouture, 2 titres n’ont pas été aïolisés : tchao l’interlude pour les vieux et le délire oaistartiste au Hellfest ! Pour le restant des 10 autres compos, Oai Star a donc invité ses copains pour revisiter ses chansons.
Si ce « Zobi » est forcément moins saturé qu’en début d’année, Oai Star conserve quand même son lot de guitares histoire de rester bien chaud : ACDC C C C est certes méconnaissable, il n’en reste pas moins brûlant ! Dès l’ouverture du disque, il va balancer un sacré brûlot reggae/dub cyclique et entêtant, qui donne d’emblée le ton de l’album. Pas de chichi, pas de banane non plus, ici, c’est dubby !
Au rayon des bonnes surprises, c’est toujours la régalade de se laisser bercer par un Jahnimal bien plus stone que le très agité Animal initial. C’est un peu comme si les Shériff avaient un peu trop tiré sur le bamboulin de ce bon vieux Bob ! Et si on reste dans ces compos diamétralement opposées, impossible de ne pas citer Le dub commun, qui détourne l’hilarant Point commun originel, clairement dubby et rootsy !
Plus loin, on aime bien se prélasser du côté de A la maison hantée : la track maintient son invitation à bouléguer dans l’antre marseillaise, bien aidée par les chœurs et la reggae vocation de cette Rockers version. Elle reste de mise sur Rien ne pourra, en mode In fine style, avec les claviers de sortie, pour une farandole remplie de tous les fadas et calus de la place.
Sur le dernier tiers du disque, Oai Star nous amène plutôt vers des contrées reggae, beaucoup plus chantées et mélo : Les pires (Shoota Babylon Sessions) fonctionne à merveille ; Scarabée (Port dub version) ne tire plus à vue mais garde un penchant rap perforant (c’est peut-être la compo qui parait la plus proche de l’originale). Faut secouer, en clôture, a certes perdu ses influences ska en chemin mais, elle aussi, sa mutation a pris une jolie gueule : dans l’esprit de son énorme titre éponyme Barka, la chanson te fout des frissons ! Elle s’amuse avec nos émotions : malgré le calme apparent, elle appelle au oai, à la prise de conscience et au défouloir.
Les albums déclinés en version plus ou moins agitée sont toujours à double tranchant : pas assez pour les uns, trop pour d’autres… Ici, Oai Star a préféré enlever des titres pour proposer un réel travail sur ses morceaux plutôt que d’expédier la chose. Pari gagné !
Oai Star « Zulu oscar bravo in dub », disponible depuis le 8 décembre 2023 sur le label It’s OK (10 titres, 37 min.)