Moins d’une semaine après les terribles événements du 13 novembre, les nîmois se rassemblaient à Paloma pour une double soirée : du côté du Club, les très agités Fear Factory ont fait trembler les murs et, de l’autre, dans la Grande Salle, le doux duo d’Ibeyi se chargeait d’envoûter les foules en compagnie de Martin Mey. Photolive30, dans la froideur des soirées embrumeuses de Paloma, était présent. Car il faut immortaliser chaque moment qui s’offre à nous, coûte que coûte.
Dans le patio de Paloma, le temps parait comme suspendu. Il y a beaucoup de monde ce soir à Paloma, le public se mélange, discute. Une drôle de sensation enveloppe même l’auditoire. L’Homme a besoin de se rassembler et de faire des connaissances éphémères, en laissant de côté quelques heures la morosité ambiante. Du rock’n’roll, de la bière, des guitares dans une partie de l’enceinte, une autre facette beaucoup plus douce et nacrée, de l’autre. Même si la Grande Salle affichait une affluence, en deçà des attentes, avec une configuration entièrement assise de 700 places, la musique résonna.
Il faut dire que cette chrysalide fragile s’est cristallisée en compagnie d’Ibeyi. Les deux sœurs cubaines, filles du regretté percussionniste Anga Diaz du Buena Vista Social Club, avaient promis un voyage d’un autre monde à Paloma. Multi-instrumentistes, naviguant entre soul, funk et soupçons electro, le charme a opéré sans accroc. En véritables ensorceleuses modernes, Ibeyi a joué entre simplicité, spiritualité et d’une profondeur infinie. Pas un hasard qu’elles soient sur le très célèbre label XL Recordings.
Et dès les premières notes de cette soirée, Martin Mey s’est chargé de dresser le décor : décidément, la légèreté et la douceur se sont invitées dans la Grande Salle en prenant ses aises. La mélancolie s’est mêlée à la pop, à la soul avec des envolées folk. Une excellente entrée en matière afin de lancer les hostilités.