Cela faisait longtemps que nous n’avions pas franchi les portes de l’abbaye de Valmagne à Villeveyrac. Nous la retrouvons cette année grâce au Festival de Thau qui nous propose une soirée magique.
Nous démarrons la soirée avec la musicienne palestinienne Christine Zayed. En pinçant les cordes de son qanûn (cithare sur table), la poétesse nous raconte les paysage de Palestine au travers de petites histoires de vie. L’espoir jaillit de sa musique tout au long d’un concert touchant et d’une grande simplicité.

Nous retrouvons ensuite un habitué des lieux, Piers Faccini, venu célébrer avec Ballaké Sissoko leur nouvel album « Our Calling« , sorti en début d’année. L’ambiance est presque pieuse, le dispositif sonore favorisant un son direct entre les musiciens et le public, le tout amplifié par l’acoustique naturelle de l’abbaye.
Kora et guitare se mélangent, se répondent et dialoguent dans un tourbillon de traditions mandingues et méditerranéennes. Et au-delà de la performance instrumentale, c’est une amitié de plus de vingt ans qui se déploie devant nos yeux. Piers Faccini évoque ainsi la chanson Kadidja, entendue quand il avait 18 ans et qui était jouée à l’époque par le père de Ballaké, Djelimady Sissoko. Cette chanson a depuis été reprise par son fils sur son album Djourou.
Sensible aux questions environnementales et humaines, Piers Faccini évoque également la migration du Rossignol, ce petit passereau que nous avons le bonheur de retrouver au printemps et qui passe l’hiver en Afrique de l’ouest (Borne on the wind).
Les deux musiciens jouent également un morceau qu’ils ont enregistré en 2005 sur la base d’un titre de Ballaké, chanté en mandingue et adaptée en anglais pour l’occasion.
Le concert se déroule avec une grande écoute et un grand respect du public qui profite de chaque seconde de cette rencontre magique.



Crédits photos : Olivier Scher