Les temps actuels font que les salles de spectacles se vident un peu partout en France… Ce n’est pas la cas à Toulouse, où Le Musicodrome, vendredi soir, a assisté à un concert plein de fougue, de vie et d’espoir ! En effet, pour ses neuf ans, Mathpromo avait organisé une soirée pour fêter cela au Métronum. Salle toulousaine de musique actuelle où leurs locaux s’y trouvent également. Les Hurlements d’Léo étaient de la partie et ils nous ont chanté Mano Solo.
Tout d’abord, puisqu’il s’agissait des neufs ans de Mathpromo, on va tâcher de vous en dire quelques mots ! D’habitude, ce genre de structure fête ses 5 ans, 10 ans… Et ainsi de suite, c’est mathématique. Fêter ses 9 ans est peut-être conceptuel, mais l’essentiel est avant tout de faire la fête et de continuer à organiser des soirées où la culture occupe une place de premier choix. La musique, ce n’est pas que les groupes et artistes que l’on voit sur scène. C’est bien évidemment tous les techniciens qu’il y autour du son et de la lumière, les boites de production, les circuits de distribution, les agences… C’est le travail de l’ombre. Mathpromo fait partie de ce grand tout. Agence de presse indépendante, elle accompagne les groupes avec qui ils travaillent sur le développement de leurs projets. Ils ont travaillé avec des groupes comme Massilia Sound System, Les Fatals Picards, Stupeflip, Mass Hysteria… Et bossent aujourd’hui avec des groupes comme les Hurlements d’léo, Dubioza Kolectiv, le Peuple de l’herbe, ou encore des pépites plus actuelles comme Anakronic, El Gato Negro ou Azad Lab… Bref, pour cette soirée, Les Hurlements d’léo se sont ram’nés et avant eux il yavait The Portalis et Manu (ex-Dolly).
Pour des raisons indépendantes de notre volonté, nous n’avons pu assister à la prestation de The Portalis. D’ailleurs, notre appareil photo n’a pas pu nous accompagner non plus. Cependant, nous avons pu assister au concert de Manu, ex-chanteuse du groupe Dolly (groupe qui s’est arrêté en 1997). Depuis 2008, Manu a donc repris le chemin en solo, et sort son 4ème album ce vendredi « La vérité ». Elle venait donc en présenter une partie au public toulousain. Une bonne heure et demie de concert, du rock binaire efficace, enveloppé d’une d’une voix douce et suave. Si nous n’avons pas été forcément sous son charme, le concert fut un moment agréable. Tout comme le public qui était composé de connaisseurs, de curieux et de ceux qui attendait les Hurlements d’léo avec impatience.
Ces derniers sont arrivés sur scène entre 22h30 et 23h. Le Métronum est encore une fois archi-comble, malgré le contexte post-attentat qui n’est pas forcément favorable. Dieu qu’ils nous ont fait du bien d’ailleurs, armés des textes à fleur de peau du poète Mano Solo. Un moment coloré, chaleureux, musical au possible, qui nous aura foutu des frissons sur bon nombre de titres qui sortaient un à un en hommage, en nous incitant à vivre. S’indigner et gueuler avec eux, pour lui, c’est « comme si on se coinçait un doigt, puis deux, puis trois, dans une portière de voiture ». Un véritable plaisir pour les yeux aussi tant au niveau des lumières que par la présence scénique ! Nombreux sur scène et joliment équipés de guitares, oud, accordéon, saxo, trompette, contrebasse, percussions, violon… ils auront ravi nos oreilles et nos yeux avec les mots de Mano. Ils lui rendent aussi un hommage puissant et ravissant en ne dénaturant pas la nature, l’essence de ses mots. Y’en a un qui doit regarder tout ça avec fierté de voir que ça suit.
Les Hurlements D’Léo chantent Mano Solo, le poing levé, au festival Rencontre et Racine 2015 / Crédits photo : Page Facebook des Hurlements D’Léo
Allô Paris pour un début qui nous aura donné la chair de poule, et qui aura lancé 2h30 d’un concert de haute volée. Un jour nous partirons des Frères Misères pour nous envoler avec eux. La liberté pour nous donner la rage de vivre. On boira de la bière comme hymne de rassemblement. Oui, on en a besoin de vivre et partager avec les autres. Ce concert aura été aussi parsemé de beaucoup de messages, sur le vivre ensemble, sur le militantisme de tous les jours sans omettre le spectacle et la musique !
La nuit tombe et La lune aussi pour chanter avec eux. Avec le violon, les frissons sont garantis. Mais nous sommes pas encore à terre même si La vie c’est pas du gâteau. Je me suis fait du mal, oui, sur scène ils se font fait du mal. On a aussi rencontré ces fameux Habitants du feu rouge, belle et entraînante, deux mots qui vont de paire avec cette chanson. On y a cru, cela ne s’est pas passé, on voulait voir les Hurlements la chanter avec Zebda. La vie continue. Avec le retour de l’obscurantisme et dans le marasme politique actuel au bal des grands hypocrites, il serait tant de se révolter… La révolution, ou comment une salle a capela pour reprendre un air pour une nouvelle vague de frissons, une vague pleine de rage, le poing levé !
Une rage de vie, de musique qui reprendra avec un bon rappel et l’inévitable Barbès-Clichy qui aura ravi les hispanophones et fini de convaincre les anciens fans de Mano Solo, venus pour entendre ses morceaux, chantés par d’autres. Les Hurlements d’léo auront fini le concert sur l’excellent titre, ultra actuel, des Frères Misères, On vous aura prévenu. Une dernière mise en garde enragée sur le devenir de notre société.
Super concert, super moment. Un anniversaire bien fêté pour Mathpromo et un hommage bien vivant pour Mano. Nous les avions vus sur la grande scène en plein air de Emmaus Pau-Lescars cette année, pour un concert moins abouti. Mais là, dans cette superbe petite salle, leur prestation était parfaitement adaptée, pour les mots et la musique. Une musique comme on l’aime, pleine d’instruments variés et colorés, avec des musiciens pleins d’énergie et d’envie. Une musique pleine de vie. Celle qui met du baume au coeur.
Article rédigé par Jackonthemoon.