Imbert Imbert & Manu Galure en duo pour interpréter du Ferré ? Il faut reconnaitre que l’idée a de la gueule sur le papier ! Et elle a été pensée puis organisée par l’excellent café associatif toulousain, Chez ta Mère. Ceci dans le cadre de l’événement « Yes! I am un immense provocateur », avec 4 soirées de prévues du jeudi au dimanche dernier durant lesquelles les deux néo-compères allaient revisiter un infime partie de l’immense répertoire de ce bon vieux Léo. On y était dimanche dernier, et on y revient dessus !
Et oui, cette idée d’associer Imbert Imbert et sa contrebasse avec un chanteur local et son piano, Manu Galure, nous vient du Chez ta Mère qui a été contacté par la Cave à Poésie pour faire un « truc », une sorte d’hommage, autour de Léo Ferré puisqu’il aurait eu 100 ans cette année. Le Chez ta Mère a alors dit : ok, on a pas encore retapé nos locaux, on est fermé, mais ça le fera on a une bonne idée !
Du coup, ils ont proposé cela aux deux saltimbanques et programmé cela durant la semaine de la ré-ouverture du Chez ta Mère ! Et sa nouvelle salle à chansons… Nous on y était jamais allé pour Le Musicodrome et il se trouvait que l’occasion était parfaite. On a pris rendez vous pour le dimanche soir.
On s’est pointés dans ce charmant bistro aux alentours de 20h, dans un coin de rue du populaire quartier Arnaud Bernard, pour découvrir les lieux et avec l’impatience de voir ce que Imbert Imbert et Manu Galure pouvaient bien proposer ! Le temps d’adhérer au café asso, de tailler le bout de gras autour d’une bière au comptoir, puis enfin nous pouvons prendre place dans la petite salle de concert.
Une quarantaine de places assise dans un espace restreint et chaleureux, avec une proximité directe avec les instruments déjà prêts sur la scénette. Une bonne vieille contrebasse usée, et deux pianos et au teints eux aussi vieillis et rustiques. Bref, les places assises se remplissent, les discussion sont fournies, et à ce titre pour l’anecdote, le Musicodrome à surprit des personnes s’inquiéter dans les discussions des primaires de droites, et ceci à un concert hommage pour Léo Ferré, et avec Imbert Imbert sur scène qui avait, d’après lui, pour habitude de faire évacuer ces personnes-là de la salle dans laquelle il joue.
L’un aux allures punk, au t-shirt paillette et pantalon bleu fluo, et l’autre en costard beige, sobre et à l’ancienne, les deux un ballon de rouge à la main bien entendu. L’ambiance est détendue et attendue. Tout commence Comme à Ostende pour eux deux sur scène. Manu Galure & Imbert Imbert, quelle riche idée ils ont eu d’accepter le projet proposé par le Chez ta Mère, de travailler et s’immerger dans l’œuvre de Ferré, et de commencer à le voir en duo le lundi de la semaine même de leur représentation !
Des répétitions sous le bruits des perceuses du Chez ta Mère en chantier, une complexité de choix à faire sur les textes, arrangements, appropriation… Ils leur manquaient peut-être du temps, et ils l’ont chanté, Avec le temps, mais cela ne sait pas vu tant le moment fût bon. Entre les moments duo, ou les temps où chacun des deux reprenaient un morceau de leur choix sous le regard de son compère, et d’une salle attentive. Thank You Satan, sous l’archet de Mathias Imbert, puis La Mauvaise Graine au piano pour Manu Galure, ou encore Ton style porté par la voie et le rythme de la contrebasse…
Les morceaux s’enchaînent, les interactions avec le public sont assez rares mais délicieuses. On retiendra que les deux comparses on tenté de commander 52 bières pour rafraîchir l’assemblé, ils en auront eu seulement pour eux deux ! Et puis c’est repartie, non sans humour avec Manu Galure qui nous conseille de profiter du moment rigolo et sympathique de la soirée, « parce que avec Léo Ferré on se marre pas beaucoup quand même… » et puis il nous joue un sautillant et bien senti La vie Moderne, en s’aidant d’une feuille de pompe des plus moderne, un ordinateur portable ! « Ben oui parce qu’il y a beaucoup de musicien qui en ont dvant eux maintenant sur scène… ».
Puis Imbert reprend la main, ou plutôt son archet pour nous expliquer qu’il ne connaissait pas vraiment Léo Ferré avant le lancement de ce projet. Il connaissait un peu, mais de part ses parents, voir ses grand parents et que jamais il ne se serait imaginé revisiter ce répertoire. Et du coup en fouillant, en s’y plongeant, pas mal de morceaux lui ont parlé. Alors il nous a joué Ni Dieu Ni Maitre, texte métaphorique autour d’Auguste Blanqui, anarchiste décapité en 1881.
La Mémoire et la Mer, superbement interprété et habillé par la contrebasse, aura été un haut-moment de la soirée. Au même titre que le morceau Monsieur William, qui représentait la complicité et l’amusement à jouer ensemble que pouvait ressentir les deux musiciens. Les yeux pétillants, ils nous ont proposé de faire semblant de partir parce qu’ils vont revenir pour un rappel… Et quel rappel ! Armés de plusieurs feuilles, dactylographiées à l’origine, photocopiées, et distribuées à l’origine pour que la salle chante avec eux, sans micro et sans répétition s’il vous plait, L’âge d’or. Un moment intense, et assez juste dans la sonorité, pour terminer cette belle soirée. Les deux partiront sous des applaudissements fournis, et la salle se videra avec le sentiment d’avoir passé un vrai bon moment.
Félicitation au Chez ta Mère pour le cadre très intimiste et l’idée des artistes, et merci aux deux artistes pour le moment sincère qu’ils nous ont proposé
Demain se clôture « Yes! I am un immense provocateur » à la Librairie Floury Frères ! Ce sera avec Yves Proal, à 18h30. Chapeau bas aux organisateurs de ce petit événement.