The Prodigy « World’s on fire » / Danakil « Echos du temps » (2011)

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The Prodigy World's on fire

Place aujourd’hui à deux groupes complètement opposés dans leur genre mais qui ont attiré notre attention ces dernières semaines : The Prodigy et Danakil.

THE PRODIGY « World’s on Fire » (sortie le 23 Mai 2011) -ELECTRO/PUNK-

L’enfant prodige est de retour avec un nouvel opus live ! Véritable maître du mélange électro/punk, assaisonné d’indus et d’alternatif, les britanniques ont soufflé l’an dernier leur 20e bougie. Déjà ! 21 ans de carrière et seulement le deuxième live, le premier était sorti il y a plus de 15 ans en 1996 (« The Extasy of Violence : Live at Pink Pop Festival Holland »). Entre temps, trois albums sont sortis. The Prodigy est monté en puissance, a gagné en hardcore et continue surtout à intensifier ses concerts. Car c’est littéralement le terme adéquate de cet opus : « World’s on Fire » est un immense brûlot qui vous fera monter la température à n’importe quelle saison ! 17 titres sont au programme : une alchimie entre les incontournables et les nouveaux hits du moment. Plus de 1h05 de sons pour vous retourner les sens : on passe un peu par tous les états sur cette galette car toutes les influences musicales du groupe se mêlent astucieusement. Une ouverture qui ravira en tout cas les anciens avec « Breathe » (1996) avant que les tubes du dernier album en date s’enchainent (« Omen » ; « Colours » ; « Thunder » ; « Warrior’s Dance »). Il est incontestable que le premier tiers de ce live est calqué sur la tournée de « Invaders Must Die ». Entrecoupés à ses morceaux récents, les plus attendus ont également droit à leur heure de gloire. Impossible de ne pas jouer « Voodoo People », mythique, ainsi que « Their Law ». Les guitares aiguisées du titre éponyme « Invaders Must Die » renvoient le côté rock du groupe pendant un laps de temps avant que « Smack My Bitch Up » (1997) mette le feu aux poudres. La puissance de morceaux comme « Out of Space » nous remplissent la tête de souvenirs (1992), The Prodigy n’a pas oublié ses « fidèles ». Il n’aurait manqué qu’un « Charly » (1991) pour que la fête soit totale ! Pour résumer, ce « World’s on Fire » est album live de haute volée, très engagé mais manque un peu de sang frais par rapport aux opus studios. The Prodigy n’essaie pas trop d’écarts sur ses compos, au final on n’est peu surpris de la performance. Autre point important : si vous n’avez pas accroché le dernier album « Invaders Must Die » (2009), préparez-vous à entendre sur les 17 pistes 8 des 11 tracks qui le composent ! A méditer donc. Pour les indifférents de leurs débuts et leurs tendances actuelles, aucun doute : ce « World’s on Fire » risque d’embraser vos enceintes tout l’été ! Dernière remarque très intéressante : il est à noter que cet album live est accompagné d’un DVD live, de ce même concert, d’une durée de 1h30, enregistré au Warrior’s Dance Festival en Juillet 2010. Il y en a pour les oreilles… et les yeux !

DANAKIL « Echos du Temps » (sortie le 18 Février 2011) -REGGAE-

Danakil Echos du Temps

Fondé à l’an 2000, Danakil s’est creusé petit à petit une place dans le paysage reggae français. Le rythme de ses concerts et le lessivage des salles ont fini par conférer une solide réputation au groupe originaire de Marly-le-Roi. Après deux albums studios et un live, Danakil est revenu à l’aube du printemps avec son troisième skeud, « Echos du Temps ». « Dialogue de Sourds » (2008) avait déjà montré toutes les bonnes facettes du groupe : un reggae roots marqué par la figure emblématique Balik, entouré d’une section cuivre bougrement efficace. Danakil, c’est une invitation au voyage sur les terres arides africaines et surtout « Quitter Paname » qui lance admirablement l’album. Les doutes sur « L’avenir », les paroles sont toujours pleine de sagesse et chargées d’humanisme. La place des coeurs est grandissante sur cet album, il est aussi agrémenté d’une belle floppée de featuring : Natty Jean, Winston Mc Anuff, Matthew Mc Anuff, Dj Lion et l’inépuisable U Roy. U Roy et Danakil qui nous régalent d’ailleurs sur l’avant dernière piste, « Non, je ne regrète rien », reprise reggae de la chanson d’Edith Piaf. Si le reggae roots produit par Danakil dans un premier temps est dans la lignée de « Dialogue de Sourds », il s’est surtout particulièrement étoffé de nouvelles sonorités traditionnelles d’Afrique. « La Route des Songes » est un régal et vous envoie directement de l’autre côté du miroir, perdu, évasif. Très acoutistique et très « world », on obtient là une des plus belles réussites de l’album. Le constat est sensiblement identique sur « Héritiers du Sort », à coup de riddim « aussi loin que l’oeil peut voir, je ballade ma rétine sur les courbes de l’histoire. Si ça semble dur à croire, la mappemonde se colore à l’encre noire ». On voit toute la force de tels morceaux qui ont la réelle capacité d’embarquer l’auditeur parmi les périples du groupe. La création, le désir de renouvellement, Balik s’efforce de le faire : on restera étonnés de voir « Regards Croisés » avec un phrasé plutôt rap ou encore « A tes côtés », très mélodieux. « Media » est une véritable bombe lancée par le duo explosif des Winston et Matthew Mc Anuff. Décapant, fracassant. Danakil nous propose un album plein de surprises : enregistré entre les studios de Tuff Gong à Kingston et de Manjul à Bamako, Danakil a choisi de s’imprégner au plus prés de l’atmosphère qu’il a voulu retranscrire dans l’album. Une réussite. Beaucoup plus soigné et varié que « Dialogue de Sourds », Danakil s’est entouré de pointures internationales pour l’accompagner sur son album. On en redemande ! Le reggae français n’a pas dit son dernier mot, c’est certain. Il y avait beaucoup d’espérances dans Danakil, elles ne font que se confirmer.

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