Télérama Dub Festival : le dub, dans tous ses états (Villeurbanne, 69) 11.11

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Quinze ans après son lancement, le Télérama Dub Festival est toujours là. Pionnier du genre, presque avant-gardiste tant le dub a explosé depuis, le festival s’est décliné dans sept villes cette année avec une programmation toujours aussi pointue. Parmi ses terres d’accueil historiques, cap au Transbordeur, où le public lyonnais est venu honorer une fois encore la culture dub. 

Frédéric Péguillan, directeur artistique du festival, avait prévenu dans les lignes de Mon Petit Bulletin : « Nous avons toujours à cœur de respecter la ligne du festival qui est de présenter le dub sous toutes ses facettes : live, live machine, DJ sets, sound-system. Et de proposer des créations inédites dans la mesure du possible. Au Transbordeur, toutes les facettes du dub seront représentées. Du sound-system avec les pionniers anglais Zion Train, toujours en grande forme, sur leur sono, mais aussi les Italiens de Moa Anbessa et le Duo des-concertant Dub-4Soom T. Du live aussi avec Dubblestandart, mais aussi avec Full Dub et les excellents OnDubGround. Du live machine avec Krak in Dub, orienté drum’n’bass. Et un DJ set de Cosmic Neman (Zombie Zombie) ».  Le menu était servi, restait à savoir comment le public allait digérer cette programmation originale : « ce sont trop souvent les mêmes têtes d’affiche qui attirent le public et ça devient un peu lassant de devoir toujours les programmer, aussi bons soient-ils » avouait Frédéric.

Les deux salles du Transbordeur résonnaient pour ce nouveau rendez-vous dub à Lyon, après la belle Dub Echo du mois dernier. La scénographie était moins soignée, avec un seul drapeau aux couleurs rasta qui trônait en haut de la grande salle. Roots style diront les puristes ! Côté sono, c’est Zion Train qui avait le ticket gagnant avec leur Abassi Hi Power. Neil Perch, fondateur du soundsystem, veillait au grain quand Dub4 et Moa Anbessa se jouaient des machines. Les bras croisés, le regard attentif, on l’a même surpris venir faire quelques ajustements sonores, à la recherche d’une harmonie indicible.

Neil Perch au charbon

Alors, quand le tour du boss est venu, il a fait ce qu’il sait faire le mieux : des rythmiques stepper puissantes et dansantes, constamment accentuées par les réverbérations du toaster Dub Dadda, jamais en reste d’un énorme « I CAAAN’T HEAAAAR YOUUU » avant le drop de Neil Perch. Ajoutez à cela les cuivres, en instrumental, et vous obtenez un délicieux mélange des ondes. Une fois encore, le dub singulier de Zion Train s’est affirmé comme un dub parfaitement adapté aux soirées soundsystem. La grande salle permettait en plus largement d’exprimer ses mouvements corporels, tant elle était loin d’être remplie. Et pour cause : côté Club, OnDubGround avait également attiré les foules.

OnDubGround à la mène

Les deux français ont comme à l’accoutumée déroulé leur dub envoûtant, explorateur, presque imaginatif.  Toujours précis, bien construit, le set d’OnDubGround a prouvé une fois de plus la notoriété croissante des deux frères, acteurs majeurs du dub hexagonal. Ils ont distillé des tracks issus de leur dernier maxi, « Addvice », mais aussi balancé des remixes bien lourds comme celui proposé à Danakil (Back again) ou encore The orientalist des incontournables High Tone. Auparavant, on avait apprécié la verve de la MC écossaise, Soom T, dont la merveille de voix semble pouvoir encenser n’importe quelle instrumentale. Sur le son de Dub4, la chanteuse a réussi à fédérer la foule, déjà acquise à sa cause. A noter également le live très original de Dubblestandart, avec leurs basses et guitares sans tête, qui ont détonné dans le Club. Pour conclure, les italiens de Moa Anbessa ont régalé les derniers skankeurs de la grande salle et Full Dub a fait claquer son dub très moderne dans le Club.

Dubblestandart – Vue du planeur

Mission réussie pour le Télérama Dub Festival, avec de belles découvertes et un gros kiff sonore. Rendez-vous pour le prochain arrêt, le 25 novembre aux Docks de Paris à Aubervilliers pour une session qui s’annonce gigantesque : High Tone et Stand High Patrol investiront deux salles, entourés de Brain Damage et Harrison Stafford, Dub de Gaita ou encore Mahom : FAYA !

Crédits Photos : Tetex – TPProd

Clem

Se réveiller tranquillement dans cette Concrete Jungle. Rouler à vélo en se disant que Demain c'est Loin. Prendre l'apéro à Chambacu et entendre gratter un peu de Guitare sud-américaine. Taper du pied sur Caldera. S'endormir à la belle étoile, laissant résonner le Groundation Chant. [Bob Marley | IAM | Aurita Castillo | La Rue Ketanou | Recondite | Groundation]

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