Rit et Emile Bilodeau, les « oubliés » de 2016

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Chronique Emile Bilodeau Rites de passage 2016

Avant d’être happé par la rentrée musicale de septembre, nous vous proposons aujourd’hui deux albums sortis en 2016 que nous avions envie de partager avec vous. Il y a le fameux « Dangerous man » du sudiste Rit ainsi que « Rites de passage » du québécois Emile Bilodeau. C’est la séquence rattrapage sur Le Musicodrome.

Rit « Dangerous man » (4 novembre 2016) sur le label Super Records -WESTERN/HIP HOP-

Rit, que nous avions connu pour sa collaboration avec Papet J (Massilia Sound System) avec un album étonnant, continue de tracer sa route. Pour ce retour à la fin de l’année 2016, le one man band s’était fixé un joli challenge : nous raconter la véritable de Billy le Hit. Avec une toile de fond western, Rit s’attaque à dépoussiérer les classiques à coups de riffs, de scratches et de lyrics bien pensés, en anglais et en français. Entrecoupés de répliques de films, Rit conforte sa posture d’homme à tout-faire. En 29 minutes, Rit dégaine sur tout ce qui bouge : Dangerous man, le titre éponyme de l’EP, en est le premier symbole. Flow affûté pour guitare rugissante, la place accordée au banjo fait clairement son effet. En migrant entre folk, rock, blues et hip hop, le rendu tape dans l’oreille. La colère refoulée, Le vent apporte le nom de Dangerous man, même si elle est sifflotée, et La légende de Dangerous Man, avec un harmonica bien pesé, déboule dans le saloon sans crier gare. Habile avec les mots, Rit s’affranchit même le genre pour transformer son hors-la-loi en bourreau des bandits à l’oeuvre sur nos plaines (La rue vers l’art). Entre une virée voodoo et un hold up plutôt bien réussi, La ballade de Billy The Hit nous permettra de retrouver nos esprits avant un ultime assaut : s’il est bien Un homme à abattre pour ceux qui en veulent toujours plus (« jamais les étoiles n’ont aussi vite filées »), nous laisserons de côté le goudron et les plumes pour honorer sa mémoire sur le très swing He’s Dangerous Man, revitalisant. Rit nous délivre-là un bien joli portrait de son héros du moment en y faisant une analogie moderne qui mériterait d’être davantage partagée.

Emile Bilodeau « Rites de passage » (7 octobre 2016) sur le Label La Grosse Boîte -FOLK-

Direction le Québec pour notre seconde session découverte sur Le Musicodrome avec un jeune artiste, 20 ans tout mouillé, qui vient de sortir son tout premier album. Avec « Rites de passage », Emile Bilodeau nous raconte ses histoires, des séquences de vie révélatrices à cet âge, avec une simplicité touchante. Impossible de ne pas adhérer d’emblée à l’opus avec un titre d’ouverture qui en dit long sur l’état d’esprit du jeune homme (J’en ai plein mon cass). Dans un univers folk, souvent marqué par un duo guitare/voix, Emile Bilodeau propose des compos entêtantes mêlant expériences de vie et regard décalé sur ce qui nous entoure. On aime les envolées rock de Crise existentielle, symbole d’une vie adolescente terminée, et qui nous forcent surtout à se faire une petite place dans ce bas monde. Marqué, forcément, par le contexte actuel, Emile Bilodeau dépeint le monde (América), en soulignant les faiblesses de l’homme (Passer à TV). S’il serait trop réducteur de cantonner l’album à ces méfaits, on aime aussi partir aux côtés de l’artiste dans sa quête de rencontres : il y a forcément des histoires d’amour qui ont plus ou moins bien fini (Amour de félin, Rosie, Je suis un fou), une façon d’appréhender le quotidien (Tu me dirais-tu, Quand les nuages seront partis) et un hommage aux inconditionnels (Les poètes maudits). Emile Bilodeau, c’est donc un sacré bonhomme bourré d’histoires qui ne demande qu’à être racontées, pour le meilleur et pour le pire. L’artiste termine l’album pour un enthousiasmant Ça va. Ouf, on est soulagé !

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