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Nova Twins, de l’album à la scène de Paloma (Nîmes, 30) 11.03

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Pour Le Musicodrome, la soirée du 11 mars risque bien de sonner comme la dernière de l’hiver (et peut-être du printemps) de cette année 2020 en raison du COVID-19. Quelques jours avant les mesures de confinement annoncées, ce dernier round nous amenait du côté de Paloma, à Nîmes, où les deux salles étaient ouvertes. Tindersticks s’occupait de la Grande Salle (photos en ligne lundi prochain) et Nova Twins déboulonnait le Club. Chaud devant !

Pour la soirée de « furieux » dans le Club, ce sont deux groupes forcément bien agités qui se succédaient dans la petite salle. En premier, ce sont des frenchies qui se chargent de donner l’assaut avec un duo méconnu avant le concert : Ko Ko Mo. Un nom curieux pour un show qui s’annonçait… étonnant ! On savait que les nantais avaient tourné aux quatre coins de la planète et qu’ils en avaient sous la semelle… mais à ce point, c’était se mettre le doigt dans l’œil ! Ko Ko Mo, c’est un batteur terriblement véner qui ne tient pas en place et un guitariste, tout aussi allumé, qui se transforme en rouleau compresseur. Du rock alternatif, un gifle sur chaque joue, et une belle découverte à la clé. Quoi demander de mieux ? En plus de leur côté sympathique et blagueur, on ressort avec une sacrée surprise et des envies d’en savoir plus. Banco.

photos ko ko mo concert nimes 2020
Ko Ko Mo

La suite ? Elle reste dans la même intensité forcément. Nova Twins avait déjà été croisé dans ce même Club auparavant. On constate vite que les deux anglaises ont rodé leur jeu de scène et leur performance. A l’époque, il n’y avait pas encore d’album sous les bras mais uniquement des EP. Leur show, corrosif entre punk, rap et rap, a pris du volume avec bien plus d’assurance. Gros son, gros show ! A voir et revoir sans modération !

Crédits photos et compte rendu : Photolive30

chronique nova twins who are the girls 2020

Nova Twins posait ses guitares à Paloma car les deux agitées étaient en pleine tournée européenne suite à la sortie de leur premier album « long format » le mois dernier, « Who are the girls? ». Révélées par le ‘supergroupe’ américain Prophets of Rage (avec des membres de Cypress Hill, Rage Against The Machine et Public Enemy) en assumant la lourde tâche de leurs premières parties, les Nova Twins ne se sont pas laissées intimider par l’énorme symbolique que dégageait Prophets of Rage. Voyant que la mayonnaise prenait sans forcer, le duo avait dévoilé deux EP en 2016 et 2017, « Nova Twins » et « Thelma and Louise », afin de donner du grain à moudre niveau compos (soient 10 titres au total). Tous les ingrédients y étaient réunis avec, certes une jeunesse presque insouciante, mais un univers façonné à la hache à coups de punk, rock, métal, rap et hip hop. Un combo à la fois puissant et décapant.

En ce début d’année 2020, c’est avec un premier véritable album studio que Nova Twins s’invite à table. « Who are the girls? » donne le ton… et le menu qui va avec. Le chef, Jim Abiss, annonce la couleur (collaboration avec les Arctic Monkeys, Kasabian, Adele…). 10 nouveaux titres viennent donc embellir la panoplie existante. Alors, Jim Abiss va-t-il choisir de canaliser l’énergie des deux filles ou va-t-il plutôt ouvrir les vannes ? Incontestablement, les Nova Twins n’ont pas (encore) décidé de lever le pied et elles proposent un disque clairement dans la continuité des deux premiers EP dévoilés, avec plus de digital dans l’assiette. En soi, cela reste une production stratégique afin de faire connaître leur musique au grand public. Pour ceux qui avaient, déjà, dévoré les deux premiers EP, on reste un peu (un tout petit peu !) sur notre faim. Les 10 titres sont percutants ; toutefois, il aurait été chouette d’être un peu plus surpris au fil de l’écoute du disque…

Dans tous les cas, ce « Who are the girls? » regorge de pépites qu’il est intéressant de mentionner : Not my day reflète bien le constat de ce son plus digital, avec le combo punk rageux, en fond. En flirtant presque avec l’indus par moment, comme sur Taxi, Nova Twins continue de grimper les échelons de l’intensité. N’hésitant pas à saturer le son par séquence, le chaos n’est jamais bien loin (Undertaker, Lose your head) et les influences s’entrechoquent sans ménagement. On passe de l’hurlant au déchirant, sans omettre de se poser -enfin, selon le référentiel des Nova Twins– (Athena), il est recommandé aux fébriles de s’abstenir ! Si vous recherchez un peu de ‘mélo’, écoutez donc Play fair ; si vous n’avez pas peur d’être happé par les débuts du groupe, gare au Vortex !

Alors, vous avez survécu ?

Nova Twins, « Who are the girls? », disponible depuis le 28 février 2020 (10 titres, 30 minutes).

Chronique : Aïollywood

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