Mekanik Kantatik « En la selva numerica » / Al’Tarba « Le cabinet des curiosités – vol.1 » (2021)

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chronique mekanik kantatik en la selva numerika 2021
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Ce sont deux sorties d’octobre qui vous sont présentées aujourd’hui sous le format des chroniques express. L’éclectisme est au cœur de ces deux galettes puisque la première s’attarde sur un savant mélange d’électro/cumbia signée Mekanik Kantatik. La seconde est tout aussi complète avec une virée urbaine proposée par le toulousain Al’Tarba qui s’est entouré d’une sacrée brochette d’artistes pour son cabinet des curiosités.

Mekanik Kantatik « En la selva numerica » (sortie le 15 octobre 2021) – ELECTRO/CUMBIA / Par Olivier Scher

L’automne a beau avoir pointé son nez, l’hiver sera caliente grâce au nouvel album de Mekanik Kantatik. Sobrement intitulé « En la selva numerica » (dans la jungle numérique), le nouvel opus de Nicolas Cante (alias Mekanik Kantatik) nous embarque pour un voyage insolite teinté de rythmes électro-latino. Et pour cette nouvelle expérimentation, Nicolas a décidé de partager cette aventure avec la chanteuse colombienne Violeta Ocampo. Car si Mekanik Kantatik a jusqu’à présent toujours travaillé en solo, ce pas de deux n’enlève rien aux expérimentations musicales auxquelles il nous a habitués. Les sons et voix qui entrent dans son piano en sortent transformés, distordus, étirés pour nous offrir une expérience unique.

Cet album se veut à la fois léger et savant, abordant des sujets aussi variés que le poids des belles-mères (La tuya), le cul mais aussi les chats (La gata de Colombia), les shamans sous ayahuasca au cœur de l’Amazonie péruvienne (El piano shipibo), les nuits chaudes de Cali (Una rumba en Cali) et bien d’autres histoires encore. Le projet reste très cohérent et plaisant à écouter, nous offrant une véritable ode à la musique latine, de la salsa à la cumbia, parsemée d’arrangements électroniques dont seul Mekanik Kantatik a le secret.

A noter que l’album est co-produit par la Méson, à la fois école de flamenco incontournable de Marseille et salle de concert.

 

Al’Tarba « Le cabinet des curiosités – vol.1 » (sortie le 8 octobre 2021) – ABSTRACT HIP HOP/ELECTRO / Par Aïollywood

Il y a tout juste 1 an, nous vous parlions de l’idée originale du toulousain Al’Tarba de dévoiler tout au long du confinement des créations musicales atypiques par rapport à son univers habituel. Même si l’on sait que l’artiste est un véritable ‘touche à tout’ avec des projets et des collaborations variées, Al’Tarba n’aura pas perdu son temps : il a bossé d’arrache pied sur son nouvel album studio qui va débouler début 2022, mais pas seulement. Après avoir dévoilé chaque ‘vendredi’ une création tout droit sortie de son cabinet des curiosités, Al’Tarba vous propose une belle session de rattrapages avec une compilation. Ce volume 1 est composé de 14 titres, gonflé de hip hop, de rap et surtout d’influences sonores en tous genres, avec un invité par morceau. Un voyage tout droit dans le riche univers d’Al’Tarba mais aussi de ses feat.

Dès l’ouverture, Circle (avec Mani Deiz), nous rappelle bien que c’est Al’Tarba le patron : toile de fond trip hop, presque abstract, c’est dark comme on l’aime. Il y a des plongées dans un monde clairement street, quasi old school, avec les Frères Perry (avec Aguirre et Prométhée) qui tend vers le punk, ou DeZordre, qui propose un Hell of a drug so 90’s. Plus loin, cela se digitalise et ça déboule pleine bourre avec Electrify (avec Structural Anomaly), Scanners (avec Sarbacane) ou encore sur Nocturnal birds (avec Stabfinger et KDS). On sentirait presque les envolées des Rogue Monsters refaire surface sur ce type de morceaux. Mais n’allez pas croire que l’intensité est le maître mot de son cabinet des curiosités. Il y a des tendances proches de l’homme chinois par moment, comme sur Tudo é musica (avec Dj Low Cut et son poto Dj Nix’on), mais aussi de douces virées avec des spécialistes en la matière : on se délecte de La plage, en compagnie du génie Degiheugi. On a aussi envie de gueuler All right ! en scratchant avec ProleteR et on se régale de conclure ce premier round plein d’écumes avec The Architect (sur Orange sea). Franchement, quand on voit la créativité de l’artiste, l’attente autour de son nouvel album vient de monter d’un cran.

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