Lyon Dub Series : un King Earthquake bougon contre les restrictions (14.02)

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Le Musicodrome découvrait pour la première fois une « Lyon Dub Series », nouvelles soirées dub à Lyon organisées par l’association Trait d’Union (qui gère également l’ECAM Festival à Fourvière). LDS avait invité ce vendredi 14 février le vétéran anglais King Earthquake qui jouait sur la sono des grenoblois Roots Collective Sound System. La soirée s’annonçait brûlante avec le King aux platines !

Après une quatrième édition au Parc de Gerland, Lyon Dub Series investissait à nouveau le Ninkasi Kao, malgré des coûts fixes organisationnels qui empêchent LDS de proposer un prix accessible à tous (17€) et des restrictions sonores inhérentes aux structures « pas très underground ». Baste ça, on était quand même chaud cacao !

En arrivant dans le Kao, la configuration est plutôt amusante. La régie est placée presque au centre de la salle. Devant la scène, un seul stack est de sortie. Les lyonnais de Steep Bank Project ouvrent le bal sur scène avec leur reggae dub live, joué en instrumental donc et sonorisé par le sound system du Roots Collective posé devant. A l’ancienne ! On se prend de plaisir à écouter les lignes de basses de ce trio, avant que la voix suave du chanteur vienne ajouter une touche de douceur supplémentaire. Dans ce genre de formations, on aime presque autant le 100% instru pour mieux se fondre dans la musique. N’empêche, le Steep Bank Project assure une belle mise en jambes.

King Earthquake arrive alors pour faire vibrer un Ninkasi Kao bien rempli. On s’attend à ce que l’anglais fasse honneur à son nom de scène, mais le dubmaker préfère attaquer par ses origines : le roots. King Earthquake joue ses platines les plus reggae et fait tranquillement déhancher la foule. Malheureusement, on sent vite que l’anglais est très frustré des restrictions sonores. Entre chaque chanson, il prend le micro pour pester contre cette privation de décibelles : « They don’t want us to play the way we want. There is no neighbour, why don’t they let us express ourselves? » ou encore « We play the 7th of March in Grenoble and there will be NO NOISE RESTRICTION« . Bref, on a compris que le Roi du Tremblement de terre n’était pas en mesure d’appliquer sa science des tectoniques des plaques. Pour autant, sur les quelques tracks où il envoie le bois, la foule s’enflamme et le son résonne pas mal. Alors on se dit qu’il va passer outre et envoyer ses Dub Attacks. Mais le King préfère ne jamais trop monter sur l’échelle de Richter. Quand il dégaine son meilleur dub « warrior style » enflammé de sirènes qui fait bondir le public, il redescend aussitôt avec un reggae roots pour relaxer les jambes. C’est aussi son style, mais on en sort un chouia frustré, tant on aurait aimé voir les quelques belles secousses se transformer en immense séisme.

Pour conclure, c’est le Roots Collective qui ferme le bal. Les grenoblois remercient avec ironie « le Ninkasi qui vous évite des acouphènes » et balance ses dubplates reggae/dub de qualité. La foule se disperse et on peut alors danser plus librement. Mais fatalement, les jambes fatiguent : il est temps de mettre la viande dans le torchon !

Malgré la frustration engendrée par la limitation sonore et un King Earthquake boudeur, cette LDS fût tout de même savoureuse dans une ambiance toujours bon enfant. Trait d’Union et les LDS reviendront cette année avec des dub sessions en extérieur, plus proche de la culture soundsystem, comme on les aime !

Crédits Photos : Gabriel Boulay Photographie

Clem

Se réveiller tranquillement dans cette Concrete Jungle. Rouler à vélo en se disant que Demain c'est Loin. Prendre l'apéro à Chambacu et entendre gratter un peu de Guitare sud-américaine. Taper du pied sur Caldera. S'endormir à la belle étoile, laissant résonner le Groundation Chant. [Bob Marley | IAM | Aurita Castillo | La Rue Ketanou | Recondite | Groundation]

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