Los Guayabo Brothers au Taquin (Toulouse, 31) 11.05

5 min de lecture

Pendant longtemps la rue des amidonniers a palpité aux rythmes du mythique Mandala, jazz club toulousain renommé. Depuis 2016, Le Taquin a repris le flambeau et continue d’honorer vaillamment la tradition jazz tout en s’ouvrant aux musiques actuelles. Vendredi, c’est dans cet antre musical intimiste et tamisé que nous célébrions avec Los Guayabo Brothers leur premier album « Pachanga Mohánica! », cocktail psychotropical ambitieux dont on émerge pas sans le feu aux joues.

Premier live après presque un an de silence, le cru toulousain aux accents colombiens avait préparé plus d’un tour dans son sac pour éblouir le public. Au rendez-vous : une nouvelle formation, des créations inédites, et des invités surprises… c’est pour dire si on était curieux de (re)découvrir ceux qui se sont fait connaître en partageant la scène avec le légendaire groupe colombien Los Gaiteros de San Jacinto !

Première journée aux allures estivales, la terrasse bat son plein, et le concert commencera à l’heure d’été, salle comble et public déjà bien (r)échauffé. « Guayabo » en langage familier (Colombie) signifie aussi « gueule de bois », alors voilà, le ton est donné dès les premières notes, nos huit joyeux lurons prennent d’assaut la scène – une armada de vueltiao (chapeau traditionnel) et de chemises tropicales – pour transmettre un message unanime qui se veut festif et dansant. Et le pari est remporté haut les mains !

Aux premiers abords la carte postale peut sembler cliché mais Los Guayabo brothers parviennent à créer une texture bien à eux. Ils puisent leur inspiration dans des rythmes traditionnels (grâce à un ensemble bien rodé de percussions afro colombiennes : tambora, alegre, llamador, maracones et guacharacas) et pigmentent cette bande son des multiples influences qui composent le groupe.

Leur singularité : une basse empreinte de funk et de groove, des solos de guitare électrique qui slident sur des tonalités plus rock, un gang de cuivre (trombone, saxophone, trompette) sauce fanfare, des compositions originales, de la sueur, et une pêche communicative et débordante.

C’est avec une cumbia psychédélique savamment orchestrée qu’ils ouvrent le bal. En filigrane une clarinette vient renforcer la section cuivre. Le chanteur Arnulfo Carazo tantôt à l’accordéon, tantôt au maracones, transpire d’une présence scénique entraînante et les rythmes populaires qui se succèdent – Cumbia mais aussi Porro, Puya, Chandé, ou encore Bullerengue,…- ne laissent pas le public indifférent. Les verres valsent, ça joue des coudes, se marche sur les pieds et les premiers pas de danses s’esquissent timidement. Avec Triste terra mia qui décrit Toulouse « calliente » , ils font honneur à la ville rose et elle le lui rend bien : les danseurs plus téméraires du devant de scène ne restent pas seuls bien longtemps.

En guest : Pablo Senties (dit « Pablo Congas »,  du groupe El Gato Negro y su cumbo tropical) vient faire briller le trio de percussions, puis c’est au tour d’Ani Karolina d’accompagner le mouvement par une démonstration de danses afro-latinas (Dejate caer). Des soupçons d’afrobeat et de salsa viennent par moment relever encore la sauce. Bouquet final pour El mohan quand Arnulfo dégaine sa flute pré-colombienne et achève de nous (faire) chavirer dans l’ambiance festive.

Le marathon musical se termine après deux rappels et sur El borracho, comme nous finirons tous, avec la Guayabière qu’ils brassent eux mêmes et qui coule à flots ce soir… !

Merci à la tribu du Taquin pour l’accueil toujours aussi chaleureux y que vivan Los Guayabo (Brothers) !

Crédits photos : Angela Gonzalez

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