La Caravane Passe nous aura mis Karpatt à Paroles et Musiques ! (Saint-Etienne, 42) 26.05

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Le fameux festival Paroles et Musiques 2016 en est tout de même à sa 25ème édition ! Toujours à Saint-Etienne, à travers les grosses et petites salles, mais aussi les bars culturels de la cité minière, le P&M avait plutôt belle gueule de nouveau. C’était pas forcément prévu qu’on y soit, mais la possibilité s’est présentée et nous nous sommes rendus jeudi soir dernier au Palais des Spectacles. Au programme : les excellents et vieux routards de Karpatt, les Romain-Michel de la Caravane Passe et les tarbais-toulousains du Boulevard des Airs ! Retour sur une belle soirée !

Arrivé à 19h30 sur les lieux, il nous reste 30 minutes à patienter avant le départ, par cette belle chaleur, les tongues et le short étaient de mise, mais aussi une bonne bière ambrée de la brasserie de la Loire ! L’ambiance est détendue, cool, l’été se fait sentir, les discussions s’embrayent avec les vieilles connaissances croisées par hasard.

Et puis 20 heures top départ, Karpatt entre en jeu, et n’y va pas par quatre chemins ! Ils nous emmènent direct sur leur bateau avec Salvador ! Les mecs sont trois sur scène, deux guitares classiques et une contrebasse bien colorée, ils mettent donc les pieds dans le plat avec une chanson ensoleillée issue de leur dernier album « Angora ». Un album chroniqué par l’ami Bapt’ et que l’on a beaucoup apprécié sur le Musicodrome ! L’ambiance s’installe, les guitares distillent leurs sons chaleureux et aux consonances hispaniques, entre rythmique et arpège, on est bienvenu dans leur Salvador ! Les popotins commencent déjà à se trémousser, et ce n’est que la première.

La salle du Palais du spectacle est quasiment pleine, l’étage assis est bien occupé, et le trio va proposer un savant mélange de leur dernier album et de chansons plus anciennes ! Fan de Maman pour rendre hommage à ces femmes que l’on aime tant et qui nous aiment tant, ou encore Soulève ta Jupe pour une partie bien rythmée ! Bien rythmés, les gars l’étaient à tel point que l’homme au chapeau s’est écharpé le doigt, mettant du sang sur sa gratte !

Bien rodé aussi, le trio suit des influences hispaniques, tsiganes et parfois orientales ! L’histoire de La Mouche aura fait chanter le palais et les guitares ! Des mots, des textes rigolos et bien écrit, mis en lumière par une musique entraînante c’est leur credo, J’suis mort en sera un bel exemple ! Entre les chansons, on a pas le temps de souffler, quelle tchatche et quelle simplicité avec le public ! Mais ils nous ont aussi fait une jolie chanson sur les Encombrants pour rendre hommage à ceux qui font vivre les poubelles des autres… Le public est conquis et, durant 1h15, l’osmose se fait entre la scène et la salle. Karpatt a grave assuré, et les personnes présentes ont adhéré. Et comme « on n’est pas les têtes d’affiche et qu’on pas le temps, on va faire un rappel sans sortir », 5minutes jouissives où la danse a pris place sur les paroles improvisées de Karpatt, pour remercier tout le monde de ce beau moment. Là on se disait que Paroles et Musiques était un nom de festoch qui collait parfaitement à ce groupe !

la caravan passe

Première pause, changement de plateau, une nouvelle ambrée et on s’engouffre de nouveau dans l’antre car une troupe de joyeux lurons investissait la scène : La Caravane Passe. Eux aussi sont venus avec un nouvel album chroniqué par l’ancien Aïolliwood et qui avait séduit nos oreilles ! La changement au niveau visuel est flagrant, on passe d’un trio de type simple en chemise-jean-basket (ok verte fluo par contre pour le chanteur), a une sorte d’amas de gus aux looks déjantés non sans rappeler les films du grand Kusturica.

Sans surprise cela devient plus festif ! En effet La Caravane Passe et roule à toute vitesse sans faire de détail, la chaleur monte d’un cran. Les bonhommes sur scène sont à fond, et le public s’étoffe d’autant plus ! Ils nous auront proposé des incontournables de leurs albums précédents et des nouvelles de « Canis Carmina » ! Zinzin Moretto aura été chanté par tout le public en cœur avec Toma ! Nos genoux se seront touchés sur T’as la touche manouche, et puis on aura décollé du sol sur I wanna be your slave ! Rom à Babylon nous aura montré le chemin pour poursuivre ce moment festif et convivial durant un heure trente!

La Caravane a aussi demandé aux personnes assises de faire un effort et de rejoindre le monde plus en bas pour réaliser des grandes rondes de danse où les jambes se sont levées et les épaules rejointes ! Les chemises se déboutonnent et Olivier va nous interpréter Joselito pour un moment fortement andalou ! « La lo lai lo lai lo lé !! » ! Et quel moment sur Baba, tout droit sortie de Underground de Kusturica, avec des passages en arabe ! Le chien et Klaxon of Bip sortiront aussi du chapeau de « Canis Carmina » ! La fosse jump et saute sur chaque morceau ! Un pogo très festif sera même lancé par le musicodrome et quelques compères sur la dernière chanson pour finir en apothéose ! Et puis le Balkanski Bal prendra fin dans une ambiance folle. On aura cependant remarqué que les 5-10 premiers rangs n’auront pas forcément beaucoup participé à cette heure et demi de folie de l’est ! Certainement dans l’attente du groupe suivant…

Et les timings sont les timings au P&M ! En effet La Caravane sera acclamée et la salle en redemandera encore et encore pour repartir en voyage avec eux ! Seulement, les timings sont les timings. Pour cela ils nous feront un rappel estampillé « Music without électricité ». Certains torses-nus, d’autres en calbute, mais tous armés de cuivres, ils sont descendu dans la fosse pour un bal balkanique ! 10 minutes de plus, jouées sans sonorisation au plus près des gens, 10 minutes de plus de bonheur ! pour terminer sur 30 secondes de reprise de La Caravane de Babylon Circus comme pour nous donner un élément de compréhension sur leur dernier album : « La caravane Passe elle est pas prête de s’arrêter, et les chiens n’ont pas fini d’aboyer! »

On se disait que si la soirée devait s’arrêter là, nous étions largement comblés, nos jambes avaient les genoux qui se touchaient et nos oreilles étaient bien heureuses.

bda pm2016

Voilà un nouveau changement de plateau, avec un pause écourtée grâce à la Caravane, puis on se ré-engoufre dans le palais pour le dernier groupe de la soirée : Boulevard des Airs. La bande du sud-ouest était très attendue et la grande majorité du public brûlait d’impatience ! Le décor change aussi du tout au tout avec une décoration de la scène plutôt futuriste-lounge, et le port de la chemise obligatoire.

Fort de leur succès populaire avec leur dernier album « Bruxelles » ils arriveront sur scène en nombre ! Des cuivres, des guitares, des chanteurs… Ils revenaient donc à Sainté après un passage remarqué en 2013 en première partie de la Rue Ket’ ! On s’attendait donc à un moment festif et haut en couleur avec de multiples influences musicales : rock, ska, fanfare, chansons françaises…

BdA aura proposé des titres issus de leurs 3 albums ! Bien évidemment Emmène-moi sera reprise par tout le palais des spectacles à l’unisson, et nous avons mesuré à ce moment là la popularité du groupe. Ou encore sur Bruxelles chanté avec émotion par Sylvain et sa voix si singulière, en mode pile électrique pour la soirée ! Mélissa Doya interprétera Si je m’endors mon amour pour un voyage sonore hispanophone ! On reviendra aussi avec eux aux excellents premiers plaisirs de « Paris-Buenos Aires » ! Une pointe plus spontanée et enivrante avec Paris-Corbeil ou Cielo Ciego !

Cela dit BdA nous laissera une drôle d’impression, celle d’être assez lisse et de proposer une musique plutôt consensuelle alors que leurs racines de « Paris-Buenos Aires » sont festives et fanfaresques ! Est ce la rançon du succès populaire ? Comme l’atteste ce moment bizarre presque dérangeant d’électro digne des boites de nuit, un regard au voisin de droite, de gauche, tout deux baignés dans l’incompréhension… Puis la soirée se terminera sur ce qu’il nous semblait être les ritournelles de Je cours ! Moment emballant où il y a eu le premier semblant de mouvement de foule !

Le public en redemandait à ce moment là, il poussait et personne ne voulait en finir là car personne n’avait l’impression d’avoir tout reçu de leur part ! Aucun rappel ne se fera, et c’est bien dommage… Une petit manque de « roots » et de spontanéité ? Celle qui transpirait tant en 2013 avant la rue ket et dans leur 1ère album ? Peut être, peut être pas. Le concert aura été tout de même de qualité !

Quoi qu’il en soit la soirée se terminait là dessus et les discussions d’après concert commençaient à la buvette ! Le Musicodrome n’aura pas fait de trottoir mais aura recueilli quelques avis ! Il en ressort que Karpatt a terriblement séduit, La Caravane fait bouger, et BdA déçu les anciens de 2013 ou satisfait les néophytes.

De notre côté on remercie P&M et les trois groupes pour cette très belle soirée qui colle parfaitement à l’esprit du festival !

 Crédit Photo : (c)Jérôme Pourrat

Jack'

Jardins partout, musique tout le temps.
"Une société normalisée est à la fois répressive et rationnelle, mais la rationalité la rend plus normalisée et plus répressive. Dans cette perspective, rationalité, répression, normalisation, seraient indissociable" J.Dreyfus.

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