Ils jouent à la Roulette Rustre – Chronique de « Un Peu d’Air » (2012)

8 min de lecture

Ecouter leur album « Un peu d’air », c’est un peu comme un coup de foudre. Il vous prend aux tripes, sans vous prévenir. Vous n’êtes pas encore passés à la piste suivante que vous êtes accro, ça y est. A l’issu des 14 pistes, on en demande encore…  

Ils viennent de Lorraine, ils sont cinq et donnent la patate ! L’équité est ici presque de mise puisque le groupe est composé de deux vraies soeurs, de deux faux frères et d’un alchimiste du son. Leur album, « Un Peu d’air », est sorti le 14 mai 2012. Il est ce genre d’album qui éclaire votre journée, qui donne un goût agréable de nouveauté. La Roulette Rustre vous emmène d’un univers musical à un autre grâce à leurs inombrables instruments : violon, soubassophone, trombone, tuba, clavier, guitare, basse, accordéon, saxophone, ukélé, mélodica et bien sûr leur cordes vocales ! D’ailleurs leurs voix forment une alchimie parfaite. La douceur et la chaleur d’une voix grave se mêlant à la fraicheur, la légéreté d’une voix féminine.

Le groupe La Roulette Rustre n’est pourtant pas tout jeune. Après 11 années passées à explorer la musique, il y  eu les copains qui sont venus participer, qui ont joué, composé… Soient cinq albums, tout de même ! Etant donné la surprise agréable de ce dernier, ça donne bien envie de se plonger dans l’univers de ces rustres et d’écouter les albums précédents. En attendant, parlons un peu plus des 14 pistes de ce petit dernier.

La piste d’ouverture, Nomads Land annonce plutôt bien la couleur. Cette chanson vous prend par les oreilles et vous emmène loin de la chaise sur laquelle vous êtes assis. Les envolées lyriques, les rythmes entêtants y sont pour beaucoup.

La Roulette Rustre ne laisse pas retomber cet engouement. La chanson éponyme de l’album pose le cadre avec plein d’ironie, très imagée et avec des mots choisis d’une manière pas si rustre que ça. On retrouve les racines de fer et d’acier des comparses. Si vous vouliez changer d’air, là vous êtes convaincu de la nécessité de le faire.

Mais bon, au cas où vos poumons ne sont pas encore trop pollués par le monde qui vous entoure, la Roulette Rustre vous tire une autre balle. La piste suivante s’appelle Vide. Non loin de rappeler Lorenzaccio qui se sent plus creux et vide qu’une statut de fer, cette chanson vous fait le même effet. Mais non, rangez la corde. C’est agréable parfois de se sentir compris. Et puis les rythmes sont tellement doux, qu’on se dit que c’est pas si grave, et on écoute la suite.

Oh, un bruitage de porte ! C’est ça, c’est Derrière la porte. Il s’agit d’un combat. Celui qu’on connait tous les jours. Faut-il rester ou partir ? Aura-t-on le courage d’accomplir ce que l’on voudrait. La nature humaine… une énigme géante à elle seule et La Roulette Rustre l’illustre bien. L’album prend alors un tournant plein d’espoir. Mais qu’en est-il ?

A titre personnel, la piste suivante, rappelle ces précieux moments entre copains. Sûrement le rire du début qui donne cette idée puis le dialogue qui suit. Et après tout qui nous rend plus Vivant que nos amis ? Attention, des ailes vous poussent dans le dos.

L’album poursuit sa route, Chacun sait. Ce n’est peut-être pas la chanson la mieux réussie, mais cela n’est qu’un humble avis. Certains seront peut-être séduits.

La suite se montre plus légère sur Kouman. Tiens. Ca commence par un instrument très dépaysant. Et sur cette mélodie légère, un discours d’une voix grave est énoncé. Il rappelle les longues discussions de dimanche pleine de constats désolants et d’interrogations sur l’avenir. Et même si chaque homme n’est qu’une fourmis de la société, Kouman appelle à l’éveil et à la prise de conscience. Et tout ça sur fond d’instrumentations qui vous emmènent loin.

On continue donc ce voyage, avec Philosophe. Un beau mélange de paroles dites et énoncées en survolant les plaines. Ceux qui partent est mélancolique. La voix est tremblante. Il y a donc ceux qui partent mais aussi ceux qui restent. L’idée ici est très bien évoquée. Avec la justesse inébranlable qu’on rencontre dans l’album.

La chanson suivante, Fil, est une bouffée d’air dans cet album qui a « Un peu d’air ». La mélodie donne l’impression d’être dans les coulisses d’un cirque. Pourtant le texte n’a rien avoir. Lui donne envie de tomber amoureuse ou d’être encore plus gentille avec son amoureux. Cela appelerait presque un Long sommeil. Curieusement, ça rappelle la scène française il y a 15 ans. Ce n’est pas un faux pas. Remise en question à coup d’accords de guitare étirés.

La fin du cycle est proche, You will go est la première piste de l’album où le texte est rédigé partiellement en anglais. Parfois, des choses difficiles sont plus faciles à dire dans une autre langue. La crainte de voir l’autre partir ? Hum… Remarquez, il pleut dehors, l’ambiance si prête vachement bien. Personne n’est éternel. L’album de La Roulette Rustre non plus…

Dernière piste. Deuxième titre anglais : No one wants to change. On éteint le feu à la poudrière. C’est drôle car on imagine bien un générique de film avec cette dernière piste. Mais vous savez le genre de film qui vous laisse sur votre faim. Vous ne savez pas si le personnage principal est encore vivant à la fin. Et bizarrement vous êtes reposés, vous avez le sourire.

Il sera difficile d’en dire beaucoup plus sur La Roulette Rustre et leur dernier album. Les mots manquent un peu pour raconter tout le bien que fait cet album même si le sujet est grave. On attend la suite… avec malice.

Titres : 14 pistes
Album : Un Peu d’Air
Sortie : Mai 2012
Discographie : 5e
Genres : Chanson Française

NOTE : 

On ne notera pas l’album dans cette rubrique, mais on lève les deux pouces !

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