Fiesta des Suds, un samedi sur la planète mars (J4 – Marseille, 13) 12.10

6 min de lecture
Dombrance (c) Olivier Scher

Une fois n’est pas coutume, la Fiesta des Suds revenait une nouvelle fois au J4, sur l’esplanade du Mucem à Marseille (13) pour une nouvelle édition.

La Fiesta des Suds, c’était depuis plusieurs années les Docks. Or, depuis l’an dernier, l’événement s’est déplacé tout au bord de la Méditerranée sur le quai du J4. Et on peut dire que c’est une bonne idée que de faire vivre ce festival dans l’air du large. L’espace semble presque taillé pour accueillir les trois scènes déployées sur l’esplanade. Doté d’une déco assez originale, le lieu nous refait découvrir ce coin de Marseille.

A notre arrivée, la Reine Mab est sur scène. Étonnant croisement entre l’Allier, Marseille, la musique punk, les arts de rue et le Chili, la Reine Mab nous accueille avec des riffs électro, noisy, plus pop voire complétement psychédéliques. Un drôle de projet qui mériterait une autre écoute. Nous nous dirigeons ensuite vers le concert d’Ala.ni que nous ne pourrons malheureusement écouter que de manière succincte pour cause d’interview à assurer (Iréne Drésel à découvrir bientôt). Dommage car cette chanteuse anglaise porte une énergie communicative et un son bien à elle que le public semble avoir beaucoup apprécié. C’est Damon Albarn dont elle a été choriste qui l’a poussée à aller sur le devant de la scène. Les applaudissements sont fournis quand nous arrivons. C’est rageant. Faute de mieux nous explorerons son répertoire sur disque.

Premier gros morceau de la soirée, Hocus Pocus. Pas d’album à défendre pour le groupe mais une tournée de 20 dates débutée en juillet. Le groupe n’était plus remonté sur scène depuis 2012 et suscitait donc naturellement pas mal d’attente. On peut dire que le public, très nombreux, n’a pas été déçu. Grosse présence sur scène, flot imparable, son leader 20syl a assuré le show. Si nous avions eu l’occasion de le croiser avec C2C ou avec AllttA ces dernières années, c’est bien avec Hocus Pocus que son flot prend toute sa dimension. Des cuivres, des guitares, un DJ pour un show au top.

A peine le temps de se remettre de nos émotions que nous allions assister au set d’une de nos productrices de musique électronique préférées à savoir Irène Drésel. Découverte sur la scène cachée du festival Panoramas en 2017, c’était un plaisir de la retrouver à Marseille avec un projet qui a évolué au gré des nombreuses dates assurées depuis deux ans. Dans une ambiance fleurie évoquant une cérémonie et accompagnée de son acolyte percussionniste Sizo del Givry, Irène déroule une techno haletante et sensuelle qui séduit tout comme elle fait transpirer. Le dispositif vidéo amène une dimension sensorielle qui complète bien le dispositif. Un excellent moment d’électro à découvrir au plus vite.

C’est dans une autre ambiance que nous naviguons ensuite avec d’une part FKClub et son électro rock percutant et envoutant sous la forme d’un duo assez dépouillé. Un projet à suivre et à revoir sur scène. Mais surtout avec le retour de Skip the Use. Toujours emmené par l’infatigable Mat Bastard croisé plusieurs fois sur scène en solo ces dernières années, le groupe assure le spectacle avec une interaction continue avec le public. La sueur et la joie sont au rendez-vous pour un public largement acquis et conquis à la furie Skip the Use. Un nouvel album est d’ailleurs annoncé pour début novembre. Le duo Bon entendeur nous emmène ensuite vers de cieux plus calmes avec son électro ouatée basée sur des remix de vieilles chansons françaises. C’est doux et plaisant mais il se passe un truc improbable un peu plus loin…

Un peu plus loin s’avance sur scène un grand moustachu en costard cravate. Dans un style évoquant la COGIP, Dombrance nous embarque dans un set électro de très haute volée qui mélange imagerie politique et musique. C’est à la fois planant et pêchu et on se laisse rapidement embarquer par ce musicien atypique. C’est la découverte de cette soirée des suds. Il sera en concert le 6 décembre à Sète pour l’excellent festival BAZR.

En conclusion, un pari réussi pour la Fiesta des Suds dans un lieu parfaitement adapté à un événement de cette ampleur. Rendez-vous est pris pour la prochaine édition.

Crédits photos : Olivier Scher

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