Ashkabad « Reptile » / Kaly Live Dub « Remixed » (2018)

7 min de lecture
chronique kaly live remixed 12 novembre 2018

On attaque ce début de semaine avec deux nouveautés dub signées chez ODG Prod avec le second opus d’Ashkabad (« Reptile ») et un album de remixes des Kaly Live Dub réalisé par les nouveaux fleurons de la scène dub.

Ashkabad « Reptile » (1er octobre 2018) chez ODG Prod -DUB-

Il y a tout juste 2 ans, les avignonais d’Ashkabad sortaient « International skankers » et Le Musicodrome en avait fait un de ses coups de cœur « dub » de l’année. Au-delà de cette étiquette bien trop réductrice lorsqu’on connait la créativité du groupe, le duo réalise ici un nouveau tour de force avec « Reptile ». Si le cap du second opus est toujours difficile à négocier (la crainte de tomber dans du déjà-entendu y plane souvent…), Ashkabad n’a pas tremblé : à l’image de son track d’ouverture, Spine traveller, nous allons encore voyager sur cet opus. Le groupe aime toujours autant les sonorités orientales comme High Tone les distillait à ses débuts et Ashkabad commence tout doux. Pourtant, le spleen va les rendre bargeots sur des tracks qui se révèlent être de véritables bombes comme Sub conscious (très steppa, proche des premières galettes de Panda Dub), Black mamba (assourdissant), Exuvia (basses massives !) mais aussi la balade plus intimiste de Rive droite. Niveau instru, Ashkabad s’amuse et cela s’entend : il n’y a qu’à voir les invités ! Troy Berkley vient toaster et il se fait toujours remarquer avec un flow incisif sur From bad to worse à la sauce rub-a-dub. Joe Pilgrim n’est pas non plus laissé en reste : sur Countdown, il suit la cadence d’un morceau qui part dans les tours et impose sa griffe sans dénaturer le paysage urbain qui se dresse devant nous. Enfin, impossible de ne pas citer le dernier track, Dub connections, en compagnie de Mahom, Brainless et Fabasstone, où ces derniers prennent les choses en main pour proposer une compo quasi-cosmique. 10 tracks pour un nouveau voyage. Pas forcément aux quatre coins du monde mais plutôt aux quatre coins du dub. La recette fonctionne aussi et elle se télécharge, en plus, gratuitement sur le netlabel.

Kaly Live Dub « Remixed » (12 novembre 2018) chez ODG Prod -DUB-

Kaly Live Dub bouge-t-il encore ? Cinq ans se sont écoulés depuis la sortie de leur dernier opus, « Allaxis », et rien ne semble s’agiter du côté d’un des piliers de la scène dub hexagonale. En effet, chacun des membres sont partis dans des aventures solo comme Uzul, qui vient d’ailleurs tout juste de sortir un nouvel EP, ou encore Pilah du crew Dub Master Clash. Histoire de rappeler que les Kaly Live Dub, comme leurs copains d’High Tone, ont marqué le genre de leur empreinte, un album hommage vient d’être publié chez ODG Prod. D’ailleurs, la formule est pratiquement identique à celle proposée l’année dernière pour leurs compères d’High Tone : à l’initiative d’AFTRWRK, des artistes d’ODG Prod et d’AFTRWRK avaient remixé quelques classiques du groupe lyonnais… Faire du neuf avec du vieux, avec les nouveaux fleurons de la scène dub, en voilà une bonne idée pour mélanger les sens et explorer l’arborescence musicale que permet le style. En 2018, les mêmes protagonistes se sont attelés à la tâche de s’attaquer au répertoire de Kaly Live Dub. La revisite balaie 12 titres avec la ‘touch’ des remixers et le résultat est franchement sympa : les compos sont sérieusement rafraichies sans en enlever l’esprit (chose que l’on n’avait pas nécessairement retrouvée sur les remixes d’High Tone). Les cuivres contre-attaquent sur Can i make a wish ?, sublimé par des percus, avec Kandee et Lix et sur Run and go hide, jumpant et survitaminé avec Rootz Zombie et Gary Clunk. D’ailleurs, quand c’est Full Dub qui veut se tailler la part du gâteau de Run and go hide, il n’hésite pas à sortir l’artillerie lourde pour se frayer un chemin. Au rayon des coups de cœur, impossible de passer à côté de No bother jump, rendu planant, digitalisé et cosmique grâce à l’univers de Bisou. Si les remixes concernent en majeure partie l’opus « Allaxis », il est fort appréciable de replonger tête baissée dans l’énorme « Fragments » (2008) où MDC se délecte de Silent moment en prenant un max de hauteur ou lorsque Tiburk part en course-poursuite contre le rythme sur Cross rulings. Et, forcément, il était obligé de faire un crochet par « Hydrophonics » (2002), avec un Smoke up par Roots Raid, toujours bien roots mais avec des penchants dub UK. Les seules déceptions viendront peut-être des Tetra Hydro K et de Soundz Doctor, un cran en dessous des versions originales de Hard man (Kaly Live Dub meets Leroy Green) et de Rastaman chant (Kaly Live Dub meets Johnny Clarke). Mais attention à ne pas être trop tatillon ! Comme le précédent, l’album est également disponible en téléchargement gratuit sur ODG Prod.

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